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Légende ou réalité

 

On raconte, au village, et de génération en génération, que le fondateur d’Akaoudj serait un certain Uqataen originaire de Makouda  et  plus précisément du village Istiten. D’après un membre de l’association culturelle qui porte le nom du fondateur, la maison " tazqa" Uqataen  existe toujours à Istiten.

Certains disent qu'Uqataen avait quitté son village natal, probablement, parce qu’il avait de sérieux problèmes avec ses concitoyens, pour d'autres sont départ d'Istiten est lié à son hostilité à la présence turque. Face aux menaces, il n’avait alors d’autre solution que de se retirer de cette localité. Ainsi, en traversant l'oued Stita, il a choisi le sommet de la montagne, l'actuel village Akaoudj, comme son vrai rempart.  Cependant, on ignore toujours les vraies raisons de son « exil ».

Pour remonter à cette époque, on ne trouve pas d’index filiatif puisque l’enregistrement des naissances à l’état civil n’a commencé qu’à partir 1865. Toutefois, un calcul mathématique simple, basé sur l’arbre généalogique d’une famille, permet d’estimer l’âge de cet ancêtre et par ricochet celui du village. De ce point de vu, le village a environ quatre siècles d’existence. Assurément, cette estimation  ne peut être qu’approximative car les maladies qui se développaient presque périodiquement à cette époque, comme les épidémies du choléra et du typhus,  faussent incontestablement les données généalogiques. A titre d'exemple, entre 1888 et 1893,  les épidémies du typhus ont augmenté de façon considérable le taux de mortalité en Kabylie, et  particulièrement à Akaoudj où l'on trouve un cimetière dénommé Timqvart n tifis.

C’est donc vers la fin du 16ème siècle qu’Uqataen va marquer son territoire et donner par suite naissance à 5 enfants : Hamou, Slimane, « Wada », Amrouche et Moussa. Les deux premiers sont issus de sa première union avec une fille de son village natal. Les trois derniers fils naissent du second mariage avec une autre fille originaire de Larba Nat Iraten. Ces cinq frères, toujours du point de vu des anciens, ont donné, à leur tour,  les cinq grandes familles (Idarmen) qui portent respectivement leurs noms: Ath Wada, Ath Moussa, Ath Amrouche, Ath Hamou et Ath Slimane. Cette thèse paraît beaucoup plus plausible s'il en tient compte de la répatition des terres entre ces cinq grandes familles.

 

Pour que nul n’oublie...Akaoudj village martyrisé

 

Parler des périodes inconnues et cachées de l’histoire du village Akaoudj s’avère une tâche difficile et compliquée. On ne trouve aucune référence. Les livres de l’histoire officielle du pays ne parlent pas. Les anciens maquisards qui sont sensés transmettre cette mémoire collective et tous ceux ayant la chance d’avoir hérité de la culture kabyle, très riche d'un passé fait de traditions orales,  ne l’ont jamais fait. La célébration du 1er novembre, date du déclenchement de la guerre de libération, est réduite à quelques coups de feu en l’air, et la fête de l’indépendance à la suspension de minuscules étendards au niveau de la mairie. Les autres dates historiques sont alors complètement méconnues de la plupart des jeunes. Ces événements sont devenus  une affaire de « la famille révolutionnaire » qui s’octroie la légitimité historique et qui se proclame comme le dépositaire de la mémoire. Résultat : les jeunes boudent ces rendez-vous historiques et s’éloignent de plus en plus de leur propre histoire.

 

Pourtant, le village Akaoudj a enduré de cruels traitements, a supporté avec audace de terribles représailles, et ce bien avant le déclenchement de la guerre de libération en 1954. Durant la période ottomane, paraît-il, des familles entières ont été déportées pour s’être opposées aux  comportements fâcheux des turcs au sein du village et particulièrement au niveau de la fontaine sise, à cette époque, à Anar U kaoudj. Dans son livre, Pacification in Alegria 1956-1958, le capitaine David Galula raconte que lorsque la Kabylie s’est révoltée contre l'armée française en 1872, les citoyens d’Akaoudj rejoignaient  la rébellion en masse. Pour punir les villageois, les autorités françaises avaient saisi leurs terres généreuses sises dans la zone basse, à l'Ouest de Oued Stita, et elles les distribuaient comme récompense aux gens des villages voisins qui leurs étaient fidèles. Profitant de la présence de l’armée française dans les territoires d’Akaoudj, ces gens n’hésitaient pas à aider le colonisateur dans sa sale besogne, à piller le village, le dépouiller de ses biens et violer ses femmes.

 

Akaoudj était le centre de la résistance dans la région d’Aït Aïssa Mimoune. Sur les quatre compagnies du 45e Bataillon d’Infanterie Coloniale déployées en aout 1956 dans cette localité, deux étaient implantées à Akaoudj. Durant la période 1956-1957, le village a vu naître pour la première fois son réseau électrique. Cette électrification n’était pas réalisée pour éclairer le village ou remplacer les lampes à pétrole d’alors mais pour bien mettre en place ce qu’on appelait la ligne Maurice. Le village était alors entouré par une clôture de fils barbelés pour empêcher toute entrée ou sortie et couper tous les liens entre la population et les maquisards. Cette fermeture hermétique n’avait pas dissuadé les citoyens du village mais elle a renforcé leur hostilité envers cet ennemi et leur adhésion massive au combat.

 

A Akaoudj, les lieux de mémoire ne manquent pas. Le village a donné plusieurs martyrs et formé de nombreux maquisards qui ont lutté vaillamment contre l'ennemi français. Il ne mérite pas de sombrer dans l’oubli mais il doit rester par ses valeureux martyrs le symbole de la résistance. Pour que nul n’oublie, les anciens maquisards, tous les témoins oculaires de cette période et tous ceux qui se souviennent des atrocités commises doivent les raconter et passer le relais à la nouvelle génération.

 

 

Ghanem Tassadit, Haddad Tassadit, Adjouti, Idir Akli et les autres du village d'Akaoudj

 

Aux députés français, qui ont eu l’outrecuidance et la cécité politique de glorifier la présence coloniale française en Algérie 44 ans après que notre pays eut recouvré sa souveraineté, au terme de 8 ans de guerre d’une rare sauvagerie et au moment où l’on préparait fébrilement la signature d’un pacte d’amitié entre les deux pays sabordé par les nostalgiques et les attardés de l’empire colonial, il faut rappeler toujours et sans cesse les monstruosités perpétrées par les envahisseurs, durant la longue guerre de conquête, tout au long des 132 ans d’occupation et au cours de la guerre de Libération nationale.
Toutes les régions et localités, tous les villages du territoire national et toutes les familles algériennes peuvent fournir, à cet égard, des témoignages détaillés et précis en quantité industrielle, sur les atrocités subies par le peuple algérien sous la domination française. A l’instar des autres puissances coloniales, la France est condamnée par le tribunal de l’histoire pour crimes de guerre commis contre les peuples d’Afrique et d’Asie. S’agissant de notre pays et sans remonter jusqu’à la guerre de conquête qui a décimé la moitié de la population algérienne de l’époque, 3 millions de victimes selon les historiens, les massacres du 8 Mai 45 et ceux commis durant la guerre de Libération relèvent normalement du tribunal international malheureusement institué et contrôlé par les mêmes puissances coupables de génocide planétaire. Dans notre édition datée du 30 octobre nous avons fait cas d’une famille de Tizi Ouzou, Sidi Maâmar, qui a sacrifié 17 des siens au combat libérateur. Pour rédiger le présent article nous sommes allés à la rencontre d’une autre situation signalée au village Akaoudj; commune d’Aït- Aïssa-Mimoun au nord-est de Tizi-Ouzou. Dans ce village qui domine le Haut-Sébaou face au village Redjaouna on nous a signalé un miraculé d’une exécution sommaire comme il s’en produisait chaque jour aux quatre coins de la wilaya. La rencontre avec Idir Akli, un cadavre animé, végétatif, qui n’a pas la moindre notion de l’existence, a été pénible et éprouvante. Nous devons aux anciens de son âge, témoins de son exécution raté, de raconter schématiquement son histoire. Il venait de rentrer de France où il était émigré comme comme beaucoup de Kabyles, il avait l’habitude de lire la presse et d’expliquer ses lectures autour de lui, notamment sur la guerre de Libération, désignée par la presse coloniale sous le vocable d’événements d’Algérie. C’est ce qui lui a valu d’être trillé parmi les gens à fusiller. Selon l’une des deux versions, il serait impliqué dans une histoire de collecte de fusils de chasse au profit des moudjahidine. L’autre version, plus répandue et crédible, n’infirme pas la précédente. Toujours est-il qu’on le retira d’un rassemblement des habitants du village avec Semmani Ali et Idir Amar pour être fusillés à environ 2 km du village. On vida tout un chargeur de 36 balles sur les cibles attachées, d’après des témoignages concordants. Laissé pour mort, atteint par de nombreuses balles — il en garde encore une au pied gauche —, le miraculé qui se trouvait au milieu sera découvert vivant parmi les victimes dont il aura bu le sang sans le vouloir. Soigné clandestinement, il en sort complètement détraqué et, ironie du sort, sans reconnaissance ès-qualité jusqu’à ces dernières années. Ayant intériorisé le refus d’avouer son appartenance au FLN et inconscient des changements survenus depuis, il refusera de constituer son dossier de moudjahid. Ses enfants et les témoins oculaires le feront finalement à sa place en obtenant une pension pour 65% d’IPP, un taux dérisoire pour un homme totalement inconscient et alité depuis longtemps. Les faits ci-dessus se sont déroulés en 1957, selon des témoins. La barbarie de l’armée coloniale se confirmera quelque temps tard par l’assassinat d’une sauvagerie comparable aux massacres de 1945 de 3 femmes soupçonnées de soutien aux moudjahidine. Il s’agit de Ghanem Tassadit, Adjouti... et de Haddad Tassadit du même village Akaoudj. Incapables d’arracher des aveux à leurs victimes en dépit des tortures que l’on sait, les bourreaux précipitent Ghanem Tassadit au fond d’un ravin d’une vingtaine de mètres avant de vider leurs chargeurs sur son corps déjà partiellement déchiqueté par le choc. Les deux autres seront froidement et sauvagement assassinées. On ne trouvera à titre d’exemple que quelques fragments de la tête d’Adjouti. Le village d’Akaoudj et les hameaux rattachés ont donné plus de 40 martyrs à la Révolution parmi lesquels un commissaire politique, sergent de son grade, et trois membres de sa famille. Autres victimes de la sauvagerie de l’armée coloniale, plusieurs moudjahidine parmi lesquels Amrouche Mohand furent livrés aux chiens, spécialement dressés pour les déchiqueter avant d’être achevés à coups de rafales, racontent les vieilles femmes témoins de ces atrocités dignes du nazisme.

B. T.  (Soir d'Algérie)

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                               

 

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